Objectif: chiffres noirs en 2025

 29 avril 2020 TJ 19:30

29 avril 2020 24h, Objectif: chiffres noirs en 2025


Même si le trou n’a jamais été aussi profond qu’en 2019 avec ce déficit de 18 millions, les résultats de l’Hôpital Riviera-Chablais (HRC) ont, ces dernières années, toujours été dans le rouge (à une exception près): –2 millions en 2014, –2,4 en 2015, –5,5 millions en 2016, équilibre en 2017 et –1 million en 2018. Le budget 2020 vient seulement d’être dévoilé, «pour intégrer les mesures à prendre pour cette année en fonction des comptes de l’an dernier», explique Marc-Etienne Diserens, président du Conseil d’établissement. Ce budget, qualifié de «prudent», prévoit un déficit de 17 millions. La masse salariale devrait se réduire (sans licenciements) de 2 millions, puis de 4 millions en 2021. «Nous ne sommes pas un mini-CHUV mais sommes plutôt proches d’hôpitaux comme ceux de Sion, de Neuchâtel ou de Thoune, dont les coûts sont 18% à 20% inférieurs aux nôtres, souligne Marc-Etienne Diserens. C’est énorme sur un budget de l’ordre de 300millions!»

Plus de 50 millions ont été accumulés dans un fonds d’investissement (dont 6 millions affectés à ce fonds en 2019 conformément à la législation en vigueur, malgré le déficit de 18 millions). Ce fonds permettra d’équilibrer le compte d’investissements de l’HRC durant les cinq prochaines années. Objectif: revenir dans les chiffres noirs en 2025. Le plan de véritable retour à l’équilibre sera présenté en septembre.

Pour rappel, l’hôpital de Rennaz a coûté 390 millions, soit 50 millions de plus que prévus. La facture finale devrait même s’établir à 430 millions quand seront rénovées les antennes de Vevey et Monthey. Soit 100 millions de plus que le budget de 327 millions articulé lors des premiers débats politiques de 2012. L’hôpital de Rennaz devra prouver qu’il parvient aux 14 millions d’économies annuelles, qui avait été promises. ST.A.


Marc-Etienne Diserens, président du Conseil d'Etablissement de l'Hôpital intercantonal Riviera-Chablais

Enfant du Chablais - Les Diablerets et Aigle - Marc-Etienne Diserens est entré dans la vie par ses études en électronique puis en sciences économiques à Genève. Etudes terminées, il est engagé à l'Office statistique du Canton de Vaud dont il reprend la direction au départ de Pierre Gilliand. Il crée alors le SCRIS, un service de recherche et de statistiques au service de la politique. Dès 1996, Marc-Etienne Diserens s'installe à la tête de la Santé publique vaudoise, un poste qu'il occupera jusqu'à sa retraite... active. Il préside aujourd'hui le Conseil d'Etablissement de l'Hôpital Riviera-Chablais qui s'apprête à sortir de terre à Rennaz. Cet hôpital est né de la volonté de réaliser des économies dans le domaine de la santé et de gagner en efficacité. Au fil des fusions (Hôpital du Chablais et Hôpital de la Riviera), et de longues années de gestation, il a aujourd'hui passé tous les obstacles. Il n'attend plus que son permis de construire. Cité en exemple à l'échelle nationale, ce futur hôpital intercantonal a su convaincre. Convaincre, une démarche qui a été celle de son président tout au long de la procédure.